« Penser l’économie du vivant : théorie, praxis et axiologie »
L’économie du vivant est cette nouvelle forme d’économie avancée comme alternative réaliste et réalisable face aux limites démontrées par les approches économiques qui guident l’économie-monde actuelle incapable de répondre aux finalités qu’elle s’est fixée et qui se propose de cerner toutes les dimensions du vivant… Mise en lumière sur certaines idées largement défendues par plusieurs théories de développement.
L’économie du vivant trouve son moment idéal pour être pensée et débattue à travers sa théorie, sa mise en pratique et son axiologie, dans notre époque actuelle marquant l’ère de l’Anthropocène, où l’homo œconomicus, ce modèle d’homme toujours maximisateur, constamment obnubilé par la satisfaction de ses besoins de consommation ou de profit, seul et esseulé (absence de relations socioéconomiques) et lié à la nature uniquement dans le cadre d’une relation de domination et d’exploitation que la théorie néoclassique nous a vendu à un prix que nous continuerons de payer cher, ne cesse de mettre en danger les conditions de la vie, l’exemple le plus patent est les dommages climatiques auxquels sont confrontés toutes les nations du monde.
L’économie du vivant est aussi une solution face à la crise actuelle de l’économie qu’illustrent les inégalités dans les échanges commerciaux, dans les revenus entre citoyens et entre nations, dans la distribution inégale des valeurs ajoutées, les plus forts payant toujours moins que les faibles, etc… Un impérialisme sans précédent que l’on pensait avoir assisté à son apogée depuis le siècle dernier !
L’économie du vivant est cette économie qui n’impacte pas trop l’ordre du vivant, neutre en carbone, non entropique, non exclusivement anthropocentrée, prend toujours en considération la capacité de la nature à se régénérer, œuvre dans la valorisation des activités qui participent à entretenir la vie et qui articule les différents ordres économique, social, politique, culturel, etc. La recherche universitaire a sans doute un rôle clé à jouer face aux défis soulevés par cette nouvelle forme de pratique économique. Il s’agit de désautomatiser l’activité économique et de reconscientiser la discipline. Il y a un travail épistémologique à mener sur la science économique en se posant la question pertinente qui semble pourtant si évidente : c’est quoi la bonne économie ? Une économie qui ne se contente plus de la seule satisfaction des besoins et qui est et continue d’être à la croisée des disciplines.